En élevage, les pratiques s’adaptent continuellement, au fil des progrès scientifiques et techniques. Suivies de près par le Cniel et communiquées à l’ensemble de la filière ainsi qu’à ses partenaires et parties prenantes, ces évolutions permettent à l’interprofession d’identifier les enjeux, présents et futurs, en matière d’élevage. Le Cniel fournit également des outils et données techniques aux éleveurs et à leurs conseillers, afin de favoriser la compétitivité et la durabilité des fermes laitières.
One Health, One Welfare : le soin des animaux, une préoccupation de l'éleveur au quotidien
Le bien-être animal fait partie du métier d'éleveur depuis toujours. Par ses gestes, ses pratiques et ses observations, l’éleveur veille quotidiennement au confort et à la santé de son troupeau qui lui assure une production laitière de qualité. Le bien-être de l’éleveur est également intimement lié à celui de son troupeau.
Le Cniel s’engage à soutenir les éleveurs et les conseillers d’élevage dans l’amélioration de leurs pratiques et à mettre en place des outils efficaces d’évaluation du bien-être animal.
Diagnostiquer le bien-être animal et faire progresser les pratiques en élevage laitier
Dans le cadre de sa démarche de responsabilité sociétale France Terre de Lait, la filière laitière s‘est fixé pour objectif d’évaluer le bien-être de 100 % des troupeaux laitiers d'ici 2025. Basée sur la méthode scientifique européenne de référence, Welfare Quality®, la démarche BoviWell s’appuie sur les onze principes définis par l’Organisation mondiale de la santé animale ainsi que sur les cinq libertés fondamentales de l’animal. Elle permet d’établir un diagnostic du bien-être animal au sein de la ferme, qui donne ensuite lieu à la mise en place d’un plan de progrès individuel.
Un outil pour l’évaluation du bien-être animal
Afin d’objectiver la mesure du bien-être animal au sein de chaque ferme, le Cniel a choisi de faire évoluer la Charte des Bonnes Pratiques d’Élevage. Créée en 1999 par la Fédération nationale bovine (FNB) et la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), celle-ci réunit à ce jour 97 % des éleveurs laitiers français. Elle définit des objectifs à atteindre et des marges de progrès dans des domaines aussi divers que la traçabilité des animaux, leur santé et leur alimentation, mais aussi l’hygiène de la production laitière, la durabilité sociale, la protection environnementale et le bien-être animal.
La Charte des Bonnes Pratiques d’Élevage aide les éleveurs à progresser dans leur métier tout en répondant aux attentes de leurs partenaires et clients ainsi qu’à celles des citoyens. Depuis ses débuts, elle évolue pour s’adapter aux nouveaux défis, usages et besoins avec, en 2022, de nouvelles ambitions en matière de bien-être animal. Principale nouveauté : la création d’un outil informatique dédié, BoviWell, conçu pour déployer une démarche d’évaluation précise et objective du bien-être animal, dans chaque ferme et pour chaque litre de lait. Cet outil permet en effet d’établir des diagnostics et plans de progrès individuels ; les résultats obtenus sont par ailleurs intégrés à une base de données nationale, afin d’assurer une gestion fluide des informations de suivi. Le caractère « suffisant » des contrôles sera prochainement garanti par un organisme certificateur indépendant, également chargé de l'application de sanctions en cas de manquement.
Accompagner les éleveurs sur les sujets sanitaires et le bien-être
Prévenir et réduire les mammites en élevage
Pathologie touchant particulièrement les vaches laitières, les mammites représentent une source de stress pour les éleveurs et affectent l’efficacité des exploitations et représentent une source de stress pour les éleveurs.
Depuis 2014, le Cniel et ses partenaires techniques déploient le plan national « Les mammites, j’anticipe ! », qui s’inscrit dans le plan EcoAntibio du Ministère de l'Agriculture. Ce programme s’articule notamment autour de l'information des éleveurs et la mise à disposition d'outils pratiques pour mieux détecter les mammites à la traite. Depuis son lancement, il a permis de former plus de 200 conseillers à la problématique spécifique des mammites et porte aujourd’hui ses fruits puisque le niveau de cellules somatiques dans le lait est le plus faible depuis 2000.
Informer sur les boiteries des bovins laitiers
Parce que le pied est aussi important que la mamelle, il faut en prendre soin au quotidien.
Les boiteries constituent la troisième maladie la plus importante en élevage laitier, après les mammites et les problèmes de reproduction. Afin de maximiser les connaissances des acteurs de la filière sur ces lésions du pied chez les bovins laitiers, le Cniel s’est entouré d’experts issus de la recherche, du conseil et du monde vétérinaire. Consultables sur le site boiteries-des-bovins.fr, des informations complètes et précises permettent notamment aux éleveurs d’optimiser leur prise de décision face à cette maladie.
Eviter les blessures
Nombreux sont les animaux d’élevage dépourvus de cornes. La pratique de l'ébourgeonnage, qui consiste à empêcher le développement et la pousse des cornes, a pour principal objectif de protéger les animaux et les éleveurs de blessures éventuelles. Elle s’effectue dans les premières semaines après la naissance. Avant ses deux mois, le jeune veau présente en effet un petit bourgeon qui, contrairement à la corne de l’adulte, n’est pas rattaché à l’os du crâne et n’est donc pas vascularisé.
Lors de cette manipulation, les éleveurs ont souvent recours à une anesthésie locale ou générale, sans que cela soit rendu obligatoire par la réglementation française. Le Cniel a par ailleurs mis en place un programme de recherche autour de l’ébourgeonnage, afin d’identifier les meilleures pratiques pour la prise en charge de la douleur, puis d’y former les éleveurs volontaires.
Moins et mieux utiliser les antibiotiques
Pour réduire le risque de présence de résidus d'antibiotiques dans le lait, consécutivement au traitement des animaux malades, le Cniel propose aux éleveurs, en partenariat avec les laiteries, des kits de marquages des animaux traités. Cela permet de visualiser facilement les animaux dont le lait doit être écarté de la chaîne alimentaire. Proposer des actions concrètes déployées sur les territoires, c'est aussi ça l'engagement de la filière.
Prévenir les incidents
Pour réduire le risque de présence de résidus d'antibiotiques dans le lait, le Cniel agit en faveur des bonnes pratiques et propose aux éleveurs, en partenariat avec les laiteries, des kits de marquages des animaux traités. Proposer des actions concrètes déployées sur les territoires, c'est aussi ça l'engagement de la filière.
Faire évoluer les pratiques d'élevage
Comme toutes les activités humaines, la filière laitière a un impact sur son environnement. Afin de préserver la biodiversité et limiter ses conséquences sur les sols, l’air, l’eau et la biodiversité, elle œuvre, depuis plus de 30 ans, à mettre en place des pratiques durables en optimisant l'utilisation de ses ressources. Parallèlement, pour faire face au changement climatique, le Cniel accompagne les professionnels de la filière dans l’adaptation de leurs conditions de production à la fois dans l'élevage et dans les laiteries.
Adapter l’élevage laitier au changement climatique
Dès 2015, le Cniel et ses partenaires ont initié le programme Climalait, avec pour objectif d’analyser l’impact du changement climatique à moyen et long terme sur différents systèmes d’élevage laitier, et de déterminer des leviers d’adaptation. 20 zones réparties sur tout le territoire ont été étudiées, sous trois aspects principaux :
- L’évolution du climat
- Son impact sur des cultures fourragères et la pousse de l’herbe
- Les conséquences et adaptations possibles à l’échelle de l’élevage et de la zone.
L’interprofession poursuit aujourd’hui ses travaux pour améliorer les connaissances sur les leviers d’adaptation face au changement climatique et les transférer aux éleveurs et conseillers. Focalisées sur le triptyque animal-fourrages-bâtiment, ces recherches s’intéressent notamment à la résistance des animaux aux chaleurs, à l’adaptation des systèmes fourragers ou encore à la ventilation des bâtiments.
Piloter le renouvellement du troupeau
Bons aplombs pour éviter les boiteries, résistance aux maladies et aux fortes chaleurs, facilité à se reproduire… Autant d’atouts génétiques que l’éleveur peut chercher à favoriser au sein de son troupeau, grâce à un pilotage étudié des reproducteurs et des accouplements.
Associés au sein de la SAS Apis-Gène, le Cniel et ses partenaires financent des projets de R&D pour l'animal de demain, au service des éleveurs et de la filière laitière.
Améliorer la durabilité de l’alimentation animale
93 % de la ration alimentaire des vaches laitières est produite sur l’exploitation elle-même, et 5 % sur une autre ferme française.
Intrinsèquement liée à la performance technico-économique des fermes, l'alimentation des vaches laitières est aussi à la base de nombreux cahiers des charges permettant de valoriser des particularités territoriales (ex : AOP), des pratiques spécifiques (Bio) ou des modes de productions particuliers (non-OGM).
Le Cniel participe à des travaux inter-filières visant à qualifier et améliorer la durabilité de l'alimentation animale. Avec ses partenaires techniques, il contribue également à valoriser différents leviers d’amélioration des pratiques d’élevage, pour une filière laitière durable, à même de relever les défis de l’autonomie alimentaire et du changement climatique.
L'observatoire de l'alimentation des vaches laitières, basé sur les constats d'alimentation réalisés en élevage par les conseillers, permet de connaître ce que mangent les vaches au niveau national et régional, tout au long de l'année.
Repenser les bâtiments d'élevage face aux enjeux de demain
Les bâtiments d'élevage sont construits pour une durée longue, souvent à l'échelle d'une génération, soit 20 à 40 ans. Ils sont au centre de nombreuses préoccupations, du fait de l’investissement conséquent qu’ils représentent, mais aussi de leur incidence sur les conditions de travail des éleveurs, le bien-être des animaux ou les performances technico-économiques de la ferme.
Pour améliorer la conception de ces bâtiments, le Cniel et ses partenaires techniques produisent des recommandations sur la méthode à adopter lors d’un projet de construction ou d'adaptation d’un bâtiment déjà existant. Ils conduisent également des actions de sensibilisation auprès des différents acteurs impliqués dans ces projets.
Des bâtiments d'élevage adaptés aux fortes chaleurs
La vache laitière craint peu le froid : sa température de confort se situe entre 2°C et 15°C. En dehors de ce spectre, elle est contrainte de s’adapter. Face au changement climatique, les bâtiments d'élevage doivent aujourd'hui non seulement protéger les vaches laitières des intempéries hivernales mais aussi constituer un abri efficace contre les fortes chaleurs estivales, afin de limiter le stress thermique des animaux.
Dans le cadre de programmes financés par le Cniel rassemblant les partenaires techniques de la filière, une démarche globale a été construite pour l'adaptation des bâtiments d'élevage laitier aux conditions chaudes estivales. Traduite par un plan d'action en sept étapes, cette démarche a également permis la création de documents techniques d’information et de recommandation, à destination des éleveurs et conseillers en bâtiment.